Bréhat
Sous ses airs de paradis pour touristes, Bréhat cache une personnalité attachante et authentique que ses habitants ont su jalousement préserver. Située à l’embouchure du Trieux et de la baie de Paimpol, cette terre de corsaires et de pêcheurs au long cours résonne encore des chants des Terre-Neuvas qui s’embarquaient pour d’improbables campagnes d’où beaucoup ne revinrent jamais.
Dans un bouillonnement d'écume, le Gwenn ha Du claquant au vent, la vedette s’éloigne rapidement de l’embarcadère de l’Arcouest. Sur le quai, silhouettes iimmobiles, pêcheurs et badauds, se découpent en contre-jour pour bientôt disparaître. Côté tribord, une myriade de récifs s’échelonne par vagues successives jusqu’à lla baie de Paimpol. La belle se défend, malheur aux marins iimprudents qui s’aventurent ici à marée descendante. En face, c’est déjà Bréhat et son chapelet d'îlots et
de récifs mêlés. Inondée de lumière, sa côte a pris cet aspect rosâtre qui l'a rendu célèbre. Le détroit du Ferlez franchit, le Rosedo double la bouée des "Roches Noires" puis amorce un large virage pour venir narguer, le plus méridional des satellites de l’archipel, l'îlot Raguenez. Entre deux roches, une jetée apparaît puis une autre, une dernière encore, c'est le Port-clos signalé par le Men Joliguet, son célèbre phare jaune. A marée basse l’accostage a lieu sur la cale n°3, éloignée du port de près d’un kilomètre. La traversée ne dure qu’une dizaine de minutes mais dès l’arrivée, chaque visiteur est pris d’une étrange impression, celle de fouler le sol d’un pays lointain, de remonter le temps. Oeuvre du capitaine de vaisseau Charles Le Cornic, le Port-clos séduit au premier instant. (...)
